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Résumé exécutif
Entre 2020 et 2025, Nestlé, Danone, Leclerc et d’autres acteurs du secteur agro-alimentaire ont massivement acquis des sources d’eau potable en France et en Europe. Cette vague d’achats ne relève pas d’une simple logique de verticalisation industrielle, mais d’une stratégie précoce de captation d’une rente de rareté hydrique. En intégrant les cadres théoriques de David Ricardo (rente foncière), Hotelling (épuisement optimal des ressources), et les innovations de la finance tokenisée, cet étude démontre que l’eau douce devient une classe d’actifs financiers à part entière, avec un IRR de 20–25 %, une durée de vie supérieure à 100 ans, et une résilience supérieure au pétrole ou aux métaux industriels.
1. Discussion critique et risques systémiques
A. Limites éthiques et risque de socialisation (leçon de Ostrom)
L’analyse financière, bien que robuste, doit être tempérée par l’économie politique.
- Leçon d’Ostrom. Elinor Ostrom (1990) a démontré que la gestion des biens communs est plus efficace par des systèmes locaux et communautaires que par la privatisation ou l’État. La financiarisation de l’eau par des majors globales entre en conflit direct avec le statut ontologique de l’eau comme droit humain fondamental.
- Risque principal. Le risque le plus important (proche d’un black swan) n’est pas la sécheresse (qui peut être assurée), mais la « socialisation politique ». Si l’Union Européenne classe l’eau comme « bien commun inaliénable », cela pourrait conduire à une taxe de +0,10 €/L ou, dans un scénario extrême, à une expropriation (retour au public).
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