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Les difficultés techniques et juridiques pour l’implémentation de l’euro numérique
L’introduction de l’euro numérique, une monnaie digitale émise par la Banque centrale européenne (BCE), promet de transformer le paysage financier en Europe. Cependant, cette initiative soulève un ensemble de défis techniques et juridiques qui doivent être surmontés pour assurer une mise en œuvre réussie. Cet essai explore les principales difficultés liées à l’implémentation de l’euro numérique, en mettant l’accent sur les aspects techniques, les implications pour la souveraineté monétaire, ainsi que les enjeux de réglementation et de protection des données.

L’euro numérique n’est pour l’instant qu’un projet sur lequel travaille la BCE, explique Florian Christiaens. Aujourd’hui nous testons la faisabilité technologique de différents concepts. Cette phase dite de préparation se termine en octobre 2025. Ce sera ensuite aux gouverneurs de la BCE de décider ou pas de mettre en place des projets pilote pour tester nos hypothèses. La décision d’introduire un euro numérique, si elle est prise, n’interviendra que bien plus tard.
Florian Christiaens , Banque Nationale de Belgique
I. Difficultés techniques
1. Infrastructure technologique
La création de l’euro numérique nécessite une infrastructure technologique sophistiquée capable de gérer des millions, voire des milliards de transactions par jour. Cela implique le développement de systèmes de paiement robustes, sûrs et rapides. La BCE doit également garantir l’interopérabilité (XRP Ripple technologies) avec les systèmes de paiement existants et les plateformes fintech. Ce défi technique est d’autant plus complexe lorsqu’on considère les divers moyens de paiement numériques déjà en circulation (cartes bancaires, portefeuilles électroniques, etc.).
2. Sécurité et cybersécurité
Un des enjeux majeurs de l’euro numérique est la sécurité. Une monnaie numérique est vulnérable aux cyberattaques, telles que le piratage et le vol de données. Les mesures de sécurité doivent donc être renforcées pour protéger non seulement les fonds, mais aussi les informations personnelles des utilisateurs (le portefeuille numérique personnel). La question des mécanismes de récupération en cas de fraude ou de perte de données est également cruciale. En conséquence, un investissement significatif dans la cybersécurité sera nécessaire, ce qui pourrait rencontrer des résistances financières et techniques.
3. Accessibilité et inclusion financière
Pour que l’euro numérique soit efficace, il doit être accessible à tous les citoyens européens, y compris ceux qui n’ont pas accès à Internet ou qui ne sont pas familiarisés avec les technologies numériques. Il est impératif de concevoir des solutions qui favorisent l’inclusion financière, permettant à un maximum de personnes de bénéficier de cette innovation. Par conséquent, des efforts doivent être faits pour former les utilisateurs et intégrer différentes plateformes pour atteindre les populations défavorisées.
4. Gestion de la liquidité et stabilité financière
L’implémentation de l’euro numérique pourrait influencer les niveaux de liquidité dans le système bancaire. Les déposants pourraient préférer garder leur argent dans des comptes d’euro numériques plutôt que dans des banques traditionnelles, ce qui pourrait affecter la capacité des banques à prêter et, par conséquent, la stabilité financière globale. La BCE devra mettre en place des mécanismes pour gérer cette situation et éviter des déséquilibres sur les marchés financiers.
II. Difficultés juridiques
1. Cadre réglementaire
La mise en œuvre de l’euro numérique nécessite un cadre juridique clair et précis. Cela comprend la nécessité de modifications législatives au niveau de l’Union européenne pour définir le statut juridique de l’euro numérique, régir son utilisation et établir des droits et obligations pour les utilisateurs ainsi que pour les institutions financières. L’harmonisation des lois entre les États membres peut s’avérer complexe, car chaque pays peut avoir ses propres réglementations sur les monnaies numériques et les systèmes de paiement (obligation de tous les pays de l’UE passer à l’euro).
2. Protection des données et vie privée
Avec l’essor de l’euro numérique, la question de la protection des données devient cruciale. Comment la BCE va-t-elle gérer les données des utilisateurs ? Quels niveaux de transparence et d’anonymat seront offerts ? Ces questions soulèvent des inquiétudes concernant la surveillance et le respect de la vie privée des citoyens. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’UE impose des normes strictes qui devront être respectées dans le cadre de l’émission de l’euro numérique, mais les exigences peuvent entrer en conflit avec les besoins de traçabilité et de lutte contre le blanchiment d’argent.
3. Souveraineté monétaire et impact sur les politiques monétaires
L’introduction d’une monnaie numérique peut remettre en question des concepts fondamentaux tels que la souveraineté monétaire. La BCE devra déterminer comment l’euro numérique interagira avec les monnaies nationales et les impacts sur la politique monétaire. Une monnaie centralisée pourrait également poser des risques pour la banque commerciale traditionnelle, aiguisant les débats sur la concentration du pouvoir monétaire et sur le rôle des banques commerciales dans l’économie.
4. Questions de juridiction
Dans un environnement numérique global, les questions de juridiction deviennent particulièrement importantes. Qui sera responsable en cas de litiges liés à l’utilisation de l’euro numérique, surtout si des transactions impliquent des acteurs situés en dehors de l’Union européenne ? Le cadre juridique devra donc prévoir des mécanismes efficaces pour traiter ces questions de compétence internationale.
L’implémentation de l’euro numérique représente une avancée majeure pour le système monétaire européen, mais elle est loin d’être sans défis. Sur le plan technique, la BCE doit développer une infrastructure solide tout en garantissant sécurité, accessibilité et stabilité financière. Parallèlement, les défis juridiques liés à la réglementation, à la protection des données et à la souveraineté monétaire nécessitent une attention particulière pour éviter des conséquences indésirables.
Il est essentiel que toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements, les institutions financières et les utilisateurs, soient impliquées dans le processus de conception et de mise en œuvre de l’euro numérique. Un dialogue ouvert et inclusif, associé à une recherche approfondie, permettra de surmonter ces obstacles et de tirer parti des avantages que l’euro numérique peut offrir pour l’avenir économique de l’Europe.

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