La stratégie de capitalisation employée par les grandes sociétés d’investissement comme Citadel repose sur un principe simple mais puissant : différer au maximum l’imposition personnelle pour maximiser le capital réinvestissable. En France, cette approche est parfaitement réplicable via la constitution d’une holding soumise à l’Impôt sur les Sociétés (IS).
Contrairement à un investisseur personne physique qui subit immédiatement le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30% sur chaque gain, la holding IS permet de conserver jusqu’à 97-99% des revenus et plus-values au sein de la structure, créant ainsi un effet de levier fiscal comparable aux fonds d’investissement institutionnels.
L’objectif n’est pas d’échapper à l’impôt, mais de le différer stratégiquement pour bénéficier d’un effet de capitalisation exponentiel sur plusieurs cycles d’investissement avant la taxation finale.
1. Fiscalité des Dividendes Reçus par la Holding
Éviter la Double Imposition Classique
Le premier avantage décisif de la holding est d’éviter la cascade fiscale qui frapperait normalement les dividendes : IS au niveau de la filiale (25%) puis PFU au niveau de l’associé personne physique (30%), soit un taux d’imposition cumulé pouvant atteindre 47,5%.
La holding IS interrompt cette double imposition grâce à deux régimes fiscaux privilégiés prévus par le Code Général des Impôts.
Le Régime Mère-Fille : Une Exonération à 95%
Fondement juridique : Articles 145 et 216 du CGI
Conditions d’application :
Mécanisme fiscal :
Illustration chiffrée :
Dividende reçu par la holding : 100 000 €
Exonération (95%) : -95 000 €
Quote-part réintégrée (5%) : 5 000 €
IS (25% sur 5 000 €) : -1 250 €
Liquidité nette disponible : 98 750 €
Taux de rétention : 98,75% contre 70% pour une personne physique (après PFU de 30%).
L’Intégration Fiscale : Neutralisation Totale
Fondement juridique : Articles 223 A et suivants du CGI
Conditions d’application :
Avantages du régime :
Application pratique :
Ce régime reproduit exactement le fonctionnement interne d’un fonds d’investissement institutionnel : aucune friction fiscale lors des réallocations de portefeuille, consolidation globale des performances, et concentration de la trésorerie au niveau de la tête de groupe.
Application Citadel : Le Réinvestissement Sans Friction
Lorsque votre holding perçoit des dividendes de ses participations (filiales françaises) ou de son portefeuille de titres éligibles (actions SCHW, EW, QQQ par exemple si détention qualifiée), ces flux de trésorerie sont immédiatement disponibles pour réinvestissement avec un coût fiscal quasi-nul :
Cette liquidité peut être redéployée instantanément vers de nouvelles opportunités, exactement comme Citadel réalloue son capital sans subir de taxation intermédiaire.
2. Fiscalité des Plus-Values de Cession de Titres
Le Régime des Plus-Values sur Titres de Participation
Fondement juridique : Article 219-I-a quinquies du CGI
Définition des titres de participation :
Régime fiscal ultra-favorable :
Illustration chiffrée :
Prix d’acquisition : 500 000 €
Prix de cession : 700 000 €
Plus-value brute : 200 000 €
Exonération (88%) : -176 000 €
Quote-part imposable (12%) : 24 000 €
IS (25% sur 24 000 €) : -6 000 €
Liquidité nette disponible : 194 000 €
Taux de rétention : 97% contre 70% pour une personne physique.
Comparaison économique :
Scénario | Plus-value | Taxation | Liquidité disponible | Taux de rétention |
Personne physique | 200 000 € | PFU 30% = 60 000 € | 140 000 € | 70% |
Holding IS | 200 000 € | IS effectif 3% = 6 000 € | 194 000 € | 97% |
Gain avec holding | +54 000 € | +38,5% |
L’Apport-Cession : Optimiser les Gains Existants
Fondement juridique : Article 150-0 B ter du CGI
Principe du mécanisme :
Un associé personne physique détenant des titres fortement valorisés peut les apporter à sa holding IS en bénéficiant d’un report d’imposition de la plus-value d’apport. La holding peut ensuite céder ces titres en bénéficiant de l’exonération à 88%.
Déroulement en trois étapes :
Exemple pratique :
Titres détenus en direct (personne physique)
– Valeur d’acquisition : 100 000 €
– Valeur actuelle : 500 000 €
– Plus-value latente : 400 000 €
Option 1 : Cession directe
– PFU (30% × 400 000 €) : -120 000 €
– Liquidité nette : 380 000 €
Option 2 : Apport-cession via holding
– Apport à la holding : report d’imposition
– Cession par la holding : IS (3% × 400 000 €) = -12 000 €
– Liquidité dans la holding : 488 000 €
– Condition : réinvestir 60% × 500 000 € = 300 000 € sous 2 ans
Gain immédiat de liquidité : 488 000 € – 380 000 € = 108 000 € (+28,4%)
Points de vigilance :
Application Citadel : Rotations de Portefeuille Optimisées
Imaginons que votre holding détient une position significative sur l’action SCHW (Charles Schwab) inscrite en titres de participation :
Position SCHW :
– Prix d’acquisition : 1 000 000 €
– Valeur actuelle : 1 400 000 €
– Plus-value latente : 400 000 €
Décision : arbitrage vers QQQ (Nasdaq-100 ETF)
Scénario personne physique :
– Cession SCHW : gain 400 000 €
– PFU (30%) : -120 000 €
– Capital réinvesti dans QQQ : 1 280 000 €
Scénario holding IS :
– Cession SCHW : gain 400 000 €
– IS effectif (3%) : -12 000 €
– Capital réinvesti dans QQQ : 1 388 000 €
Différence : +108 000 € de capital immédiatement réinvesti (+8,4%)
Ce frottement fiscal de seulement 3% permet des réallocations fréquentes du portefeuille sans érosion significative du capital, reproduisant l’efficience des fonds institutionnels.
3. La Sortie : Le PFU Incontournable
Principe de Taxation à la Distribution
Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30% s’applique obligatoirement lorsque la holding distribue des dividendes à l’associé personne physique, que ces liquidités proviennent de :
Composition du PFU :
Application :
Le PFU est prélevé sur le montant brut des dividendes perçus par l’associé. Il n’y a pas d’abattement automatique en régime PFU.
Liquidité accumulée dans la holding : 100 000 €
Distribution à l’associé : 100 000 €
PFU (30%) : -30 000 €
Montant net perçu : 70 000 €
L’Option pour le Barème Progressif de l’IR
Fondement juridique : Article 200 A du CGI
L’associé peut renoncer au PFU et opter pour l’imposition de ses dividendes au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette option est globale et s’applique à l’ensemble des revenus de capitaux mobiliers de l’année.
Mécanisme de l’option barème :
Comparaison détaillée selon la TMI :
TMI | Calcul Barème Progressif | Total Barème | PFU | Option optimale |
0% | (0% × 60%) + 17,2% | 17,2% | 30% | ✅ Barème (-12,8 pts) |
11% | (11% × 60%) + 17,2% | 23,8% | 30% | ✅ Barème (-6,2 pts) |
30% | (30% × 60%) + 17,2% | 35,2% | 30% | ✅ PFU (-5,2 pts) |
41% | (41% × 60%) + 17,2% | 41,8% | 30% | ✅ PFU (-11,8 pts) |
45% | (45% × 60%) + 17,2% | 44,2% | 30% | ✅ PFU (-14,2 pts) |
Note : Ces calculs ne tiennent pas compte de la déduction de 6,8% de CSG l’année suivante, qui améliore légèrement l’option barème.
Illustration chiffrée (TMI 11%) :
Dividendes bruts perçus : 10 000 €
Option PFU :
– IR (12,8%) : -1 280 €
– Prélèvements sociaux (17,2%) : -1 720 €
– Total : -3 000 €
– Net perçu : 7 000 €
Option Barème :
– Base imposable après abattement : 10 000 € × 60% = 6 000 €
– IR (11% sur 6 000 €) : -660 €
– Prélèvements sociaux (17,2% sur 10 000 €) : -1 720 €
– Total : -2 380 €
– Net perçu : 7 620 €
Gain avec le barème : +620 € (+8,9%)
Règle pratique de décision :
Stratégies d’Optimisation de la Sortie
1. Distribution Progressive et Lissage Fiscal
Plutôt qu’une distribution massive en une seule année, l’associé peut étaler les distributions sur plusieurs exercices pour :
Exemple :
Liquidité accumulée : 300 000 €
Scénario 1 : Distribution en une fois (TMI passe à 45%)
– Fiscalité : 300 000 € × 30% = 90 000 €
– Net perçu : 210 000 €
Scénario 2 : Distribution sur 3 ans (TMI reste à 11%)
– Chaque année : 100 000 € × 23,8% = 23 800 €
– Total 3 ans : 71 400 €
– Net perçu total : 228 600 €
Économie fiscale : 18 600 € (+8,9%)
2. Compte Courant d’Associé
L’associé peut consentir une avance en compte courant à sa holding :
Mécanisme inverse : La holding peut également prêter à l’associé, créant une dette d’associé déductible dans certaines conditions.
Attention : Cette technique nécessite une documentation rigoureuse (convention de compte courant, taux d’intérêt conforme aux pratiques de marché) et ne doit pas être utilisée abusivement sous peine de requalification fiscale.
3. Rachat de Parts et Réduction de Capital
La holding peut procéder à un rachat de ses propres parts auprès de l’associé avec annulation, permettant une extraction de liquidités avec un régime fiscal potentiellement différent :
4. Liquidation de la Holding
En cas de cessation définitive d’activité, le boni de liquidation (différence entre l’actif net liquidatif et le capital social) est imposé comme une plus-value de cession de valeurs mobilières au PFU de 30%.
Particularité historique : Pour les parts acquises avant le 1er janvier 2018, il existe des abattements pour durée de détention qui peuvent réduire significativement la taxation (régime supprimé pour les acquisitions postérieures mais maintenu pour l’existant).
Conclusion Fiscale : Différer, Pas Éviter
Le PFU de 30% est incontournable : la holding IS ne permet pas d’y échapper définitivement. Son véritable intérêt réside dans le différé fiscal stratégique :
Analogie : C’est l’équivalent d’un crédit fiscal à taux quasi-nul que l’État vous consent tant que vous réinvestissez, créant un effet de levier patrimonial majeur.
4. Simulation Comparative : Holding IS vs Personne Physique
Hypothèse de Simulation
Un investisseur réalise 100 000 € de plus-values initiales sur un portefeuille d’actions. Il souhaite réinvestir immédiatement et anticipe une performance de +30% sur le cycle suivant. Comparons les deux scénarios sur deux cycles complets d’investissement.
Scénario 1 : Investisseur Personne Physique
Cycle 1 :
Plus-value réalisée : 100 000 €
PFU (30%) : -30 000 €
Capital net pour réinvestissement : 70 000 €
Cycle 2 :
Capital investi : 70 000 €
Performance (+30%) : 70 000 € × 1,30 = 91 000 €
Gain du cycle : 21 000 €
PFU sur gain (30%) : -6 300 €
Capital après taxation : 84 700 €
Capital final net : 84 700 €
Scénario 2 : Holding Soumise à l’IS
Cycle 1 :
Plus-value réalisée : 100 000 €
IS effectif (3%) : -3 000 €
Capital net pour réinvestissement : 97 000 €
Cycle 2 :
Capital investi : 97 000 €
Performance (+30%) : 97 000 € × 1,30 = 126 100 €
Gain du cycle : 29 100 €
IS effectif (3%) : -873 €
Capital avant distribution finale : 125 227 €
Distribution à l’associé :
Capital accumulé : 125 227 €
PFU final (30%) : -37 568 €
Capital final net : 87 659 €
Résultat Comparatif
Indicateur | Personne Physique | Holding IS | Écart |
Capital final net | 84 700 € | 87 659 € | +2 959 € |
Gain relatif | — | — | +3,5% |
Conclusion : Après seulement deux cycles, la holding génère un gain supplémentaire de 3,5%. Plus le nombre de cycles augmente avant distribution finale, plus l’écart s’accroît exponentiellement.
Projection à Long Terme (20 ans)
Hypothèses :
Personne Physique (Taxation Annuelle) :
Rendement net annuel : 8% × (1 – 30%) = 5,6%
Capital après 20 ans : 100 000 € × (1,056)²⁰
Capital final : 296 715 €
Holding IS (Taxation Différée) :
Rendement net annuel : 8% × (1 – 3%) = 7,76%
Capital avant distribution : 100 000 € × (1,0776)²⁰ = 445 463 €
PFU final (30%) : -133 639 €
Capital final net : 311 824 €
Résultat Comparatif Long Terme
Indicateur | Personne Physique | Holding IS | Écart |
Capital final net | 296 715 € | 311 824 € | +15 109 € |
Gain relatif | — | — | +5,1% |
Rendement annuel effectif | 5,6% | 5,9% | +0,3 pt |
Enseignement clé : Sur 20 ans, le différé fiscal génère un surplus de patrimoine de 5,1% grâce à l’effet de capitalisation composée. L’écart s’amplifie mécaniquement avec la durée d’investissement et le nombre de réallocations de portefeuille.
5. Les Autres Avantages Fiscaux de la Holding
Déduction des Charges Financières
Principe : Les intérêts d’emprunt contractés par la holding pour financer l’acquisition de participations sont déductibles du résultat fiscal, sous réserve des règles de plafonnement.
Limitations applicables :
Effet de levier fiscal :
Acquisition d’une participation : 1 000 000 €
Financement : 70% emprunt (700 000 €) + 30% fonds propres (300 000 €)
Taux d’intérêt : 4%
Intérêts annuels : 28 000 €
Dividendes reçus de la participation : 80 000 €
Exonération mère-fille (95%) : -76 000 €
Quote-part imposable : 4 000 €
Résultat fiscal :
+ Quote-part dividendes : 4 000 €
– Intérêts déductibles : -28 000 €
= Résultat déficitaire : -24 000 €
Résultat : Aucun IS à payer + création d’un déficit reportable
Ce mécanisme crée un arbitrage fiscal puissant : le coût de la dette est déductible tandis que les revenus sont quasi-exonérés.
Transmission Patrimoniale : Le Pacte Dutreil
Fondement juridique : Article 787 B du CGI
Le Pacte Dutreil permet de transmettre des titres de société avec un abattement de 75% sur leur valeur pour le calcul des droits de donation ou de succession.
Conditions principales :
Illustration chiffrée :
Valeur des titres transmis : 1 000 000 €
Sans Pacte Dutreil :
– Abattement parent-enfant (ligne directe) : -100 000 €
– Base taxable : 900 000 €
– Droits de donation (45% tranche haute) : ~300 000 €
Avec Pacte Dutreil :
– Abattement Dutreil (75%) : -750 000 €
– Valeur résiduelle : 250 000 €
– Abattement parent-enfant : -100 000 €
– Base taxable : 150 000 €
– Droits de donation : ~20 000 €
Économie fiscale : 280 000 € (environ -93%)
Application holding : La holding peut elle-même faire l’objet d’un Pacte Dutreil, permettant de transmettre progressivement le contrôle aux héritiers avec une fiscalité minimale tout en préservant la stratégie d’investissement.
Démembrement de Propriété
Le démembrement consiste à séparer la nue-propriété (droit de disposer du bien) de l’usufruit (droit d’en percevoir les revenus).
Application aux parts de holding :
Barème fiscal de valorisation (art. 669 CGI) :
Âge de l’usufruitier | Valeur usufruit | Valeur nue-propriété |
Moins de 21 ans | 90% | 10% |
21 à 30 ans | 80% | 20% |
31 à 40 ans | 70% | 30% |
41 à 50 ans | 60% | 40% |
51 à 60 ans | 50% | 50% |
61 à 70 ans | 40% | 60% |
71 à 80 ans | 30% | 70% |
81 à 90 ans | 20% | 80% |
Plus de 91 ans | 10% | 90% |
Exemple :
Valeur parts de holding : 1 000 000 €
Âge du donateur (usufruitier) : 55 ans
Valeur de la nue-propriété transmise : 1 000 000 € × 50% = 500 000 €
Abattement parent-enfant : -100 000 €
Base taxable : 400 000 €
Droits de donation : ~80 000 €
À 70 ans (+ 15 ans) :
Valeur réelle des parts : 2 000 000 € (croissance du patrimoine)
Réunion usufruit-nue-propriété : Aucune taxation
Transmission effective de 2 M€ pour 80 000 € de droits initiaux
Cette technique permet une transmission progressive à fiscalité réduite tout en conservant le contrôle et les revenus.
La holding IS est une structure juridique exigeante qui impose des obligations légales et comptables continues :
Obligations annuelles :
Coûts récurrents estimés :
Ces coûts structurels doivent être mis en balance avec les économies fiscales réalisées pour évaluer la pertinence économique du montage.
La holding IS n’est économiquement viable qu’au-delà d’un certain niveau de patrimoine financier ou professionnel.
Analyse du point mort :
Hypothèse : Coûts annuels = 3 500 €
Avantage fiscal holding vs personne physique : ~27% (30% PFU - 3% IS effectif)
Revenus annuels minimums nécessaires :
3 500 € / 27% = 12 963 €
Capital générant ces revenus (rendement 5%) :
12 963 € / 5% = 259 260 €
Seuils indicatifs :
Facteurs d’ajustement :
L’administration fiscale dispose de plusieurs mécanismes pour remettre en cause les montages qu’elle considère comme abusifs ou artificiels.
Définition légale : Sont considérés comme abusifs les actes qui, « recherchant le bénéfice d’une application littérale des textes à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs », n’ont pu être inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales.
Critères d’analyse :
Application aux holdings :
Une holding « pure » ou « passive » qui se contenterait de détenir des participations sans aucune activité de gestion effective pourrait être requalifiée si :
Sécurisation du montage :
Pour éviter la requalification, la holding doit démontrer une substance économique réelle :
L’administration peut également invoquer l’acte anormal de gestion si la holding consent à ses filiales des avantages sans contrepartie (prêts sans intérêt, abandons de créances injustifiés, prestations sous-facturées).
Principe : Tout acte contraire à l’intérêt social et ne relevant pas d’une gestion commerciale normale peut être réintégré au résultat fiscal.
Exemple de risque :
Holding prête 500 000 € à sa filiale sans intérêt
Taux de marché comparable : 4%
Avantage consenti : 20 000 € / an
Risque : Réintégration de 20 000 € au résultat de la holding + pénalités
Sécurisation : Toujours formaliser les relations intragroupe (conventions, taux de marché, documentation).
Spécifiquement applicable aux revenus distribués, ce mécanisme permet à l’administration de remettre en cause un montage si :
Application limitée mais à surveiller dans les structures complexes (holdings de holdings, cascades de participations).
Le mécanisme d’apport-cession (art. 150-0 B ter CGI) est particulièrement surveillé par l’administration fiscale.
Principaux risques de remise en cause :
Jurisprudence de référence : Conseil d’État, 13 juin 2018, n°403738 : validation de l’apport-cession sous réserve d’un réinvestissement effectif et d’une intention autre que fiscale.
La liquidation anticipée de la holding avant l’expiration d’un délai raisonnable peut entraîner :
Délai de sécurité recommandé : Conserver la holding au moins 5 ans après sa constitution pour éviter toute présomption de montage artificiel.
Pour les titres cotés de sociétés étrangères (actions SCHW, QQQ, EW mentionnées dans l’exemple Citadel), l’application des régimes favorables nécessite une analyse spécifique.
Régime mère-fille sur dividendes :
Régime des plus-values sur titres de participation :
ETF et fonds :
Recommandation : Pour un portefeuille de titres cotés diversifié style « Citadel », structurer la holding avec une part significative (>50%) investie dans des participations qualifiantes (≥5% dans des sociétés opérationnelles) pour sécuriser le bénéfice des régimes favorables.
La distinction entre holding animatrice (ou active) et holding passive a des implications fiscales et patrimoniales majeures.
Holding Animatrice :
Holding Passive :
Critères d’une animation effective (jurisprudence) :
Recommandation : Même pour une holding patrimoniale d’investissement, documenter une activité d’animation minimale (suivi régulier des participations, stratégie d’investissement écrite, présence aux AG) pour renforcer la substance économique.
Une question fréquente : une holding peut-elle détenir un compte-titres ordinaire pour investir en bourse ?
Réponse : Oui, mais avec précautions
✅ Autorisé : Une holding peut détenir un portefeuille de valeurs mobilières ✅ Fiscalement efficient : Dividendes et plus-values bénéficient de l’IS (25%) au lieu du PFU (30%) ⚠️ Mais attention :
Stratégie recommandée :
Les holdings peuvent également détenir de l’immobilier d’entreprise ou des participations dans des SCI.
Régime fiscal spécifique :
Attention IFI : Si la holding détient plus de 50% d’actifs immobiliers, elle devient une société à prépondérance immobilière :
Recommandation : Séparer les activités :
Pour les patrimoines importants, une structure à deux étages peut optimiser davantage la fiscalité et la transmission.
Architecture :
Associé Personne Physique
↓
Holding Mère (IS)
↓
Holding Fille (IS)
↓
Filiales Opérationnelles / Participations
Avantages :
Attention : Complexité accrue et coûts de gestion doublés. Réservé aux patrimoines > 2-3 M€.
Associer plusieurs membres de la famille dans la holding permet de démultiplier les abattements fiscaux lors des transmissions.
Mécanisme :
Parent : 60% de la holding
Enfant 1 : 20% de la holding
Enfant 2 : 20% de la holding
Avantages :
Modalités :
En cas de cession d’entreprise avec complément de prix différé (earn-out), le report d’imposition via apport-cession peut être combiné.
Mécanisme :
Avantage : Étalement naturel du réinvestissement sur plusieurs années tout en bénéficiant de l’exonération quasi-totale.
Plutôt qu’une structure pyramidale, certains groupes optent pour une intégration horizontale : plusieurs sociétés sœurs détenues par une même holding.
Structure :
Holding (Tête de Groupe)
↙ ↓ ↘
Société A Société B Société C
Avantages :
Application : Idéal pour un entrepreneur ayant plusieurs activités distinctes (ex : commerce, immobilier d’exploitation, holding d’investissement).
La holding soumise à l’IS constitue un instrument fiscal de premier ordre pour tout investisseur patrimonial visant une croissance accélérée de son capital sur le long terme. Ses atouts majeurs sont :
En contrepartie, la holding impose des obligations substantielles :
La holding IS est particulièrement adaptée aux profils suivants :
✅ Entrepreneurs et dirigeants : Détenant des participations significatives (≥5%) dans des sociétés opérationnelles ✅ Investisseurs actifs : Réalisant des réallocations fréquentes de portefeuille (rotations, arbitrages) ✅ Patrimoine ≥ 500 000 € : Seuil où les économies fiscales compensent largement les coûts ✅ Vision long terme : Horizon d’investissement 10-20 ans minimum avant distribution ✅ Stratégie de transmission : Préparation de la transmission aux héritiers avec optimisation fiscale
❌ Profils NON concernés :
L’analogie avec les fonds d’investissement institutionnels comme Citadel est particulièrement éclairante :
CaractéristiqueCitadel (Fonds)Holding IS (France)Fiscalité interneExonéréeQuasi-exonérée (~1-3%)Réinvestissement100% du capital97-99% du capitalTaxation investisseursÀ la distributionÀ la distribution (PFU 30%)Effet de levierMaximalTrès élevéHorizon optimalLong termeLong terme
La holding IS permet ainsi à un investisseur français de reproduire fidèlement l’efficience fiscale des grands fonds internationaux, avec une structure parfaitement conforme au droit fiscal français.
Le cadre fiscal de la holding est relativement stable en France, les régimes mère-fille et des titres de participation existant depuis plusieurs décennies. Néanmoins, quelques évolutions potentielles à surveiller :
Recommandation : Structurer dès aujourd’hui la holding avec une substance économique réelle et une documentation rigoureuse de la stratégie d’investissement pour anticiper tout durcissement réglementaire futur.
La holding IS n’est pas une solution universelle mais un outil puissant pour qui sait l’utiliser dans les bonnes conditions. Son principe fondamental — différer l’imposition personnelle pour maximiser la capitalisation — en fait l’équivalent français des structures de fonds institutionnels, accessible à tout investisseur disposant d’un patrimoine significatif et d’une vision de long terme.
Bien structurée, documentée et animée, la holding IS permet de construire un patrimoine financier avec une efficience fiscale maximale, tout en préparant sa transmission aux générations futures dans des conditions optimales. Elle transforme la contrainte fiscale en levier de croissance patrimoniale, reproduisant à l’échelle individuelle les mécanismes qui ont fait le succès des plus grands gestionnaires d’actifs mondiaux.
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