L’Affaire Nexperia et la fragmentation du système mondial

1. L’affaire Nexperia symbolise la convergence entre la Guerre Froide Technologique (USA vs Chine) et la stratégie tarifaire, marquant pour l’Europe la fin du libre-échange et l’émergence de la sécurité industrielle comme arme de guerre commerciale.

2. L’action du gouvernement néerlandais montre la mort du modèle économique de la « Globalisation Heureuse » et l’alignement sur la doctrine américaine de découplage technologique avec la Chine, même au prix d’un choc économique domestique sévère (impact sur l’industrie automobile VW et Stellantis).

3. Ce choix a des conséquences ironiques, car l’Europe, championne des puces sophistiquées (ASML), se retrouve vulnérable par le manque de composants discrets (diodes, transistors) de faible marge, dont Nexperia fournit 40% au secteur automobile.

4. Le recours à une loi d’exception par les Pays-Bas pour des actifs critiques (semi-conducteurs) équivaut à une nationalisation de facto pour sécurité nationale, prouvant que la propriété étrangère est désormais soumise à un risque politique extrême.

5. L’événement Nexperia est une conséquence directe de la nouvelle politique commerciale américaine , utilisant la menace d’interdiction d’accès aux composants US comme levier pour forcer les alliés européens à l’auto-mutilation économique.

6. En riposte, la Chine impose l’interdiction d’exportation de puces Nexperia fabriquées sur son sol et exige un paiement en Yuan, signalant une fragmentation monétaire et une stratégie de dé-dollarisation pour ses actifs stratégiques.

7. Pour les marchés, cette affaire se traduit par une accélération de la volatilité et renforce la quête d’actifs « Hedge ».

8. L’arrêt potentiel des usines automobiles européennes crée un choc d’offre majeur, alimentant l’inflation et la pression sur les indices boursiers européens, validant la thèse d’une crise systémique.

9. Cela renforce le « Trade Anti-Fiat« , privilégiant les actifs « réels ». La demande de paiement en Yuan souligne la fin de la suprématie du Dollar dans le commerce mondial, mettant en lumière le besoin d’infrastructures DLT (pour fluidifier les échanges dans un monde où les monnaies sont des armes géopolitiques).

10. En conclusion, l’affaire Nexperia prouve que la sécurité nationale a primé sur l’économie de marché. Le chaos des chaînes d’approvisionnement valide la fuite vers les actifs Hedge et l’impératif d’une nouvelle infrastructure monétaire.

Oleg Turceac

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