L’or devient un actif de réserve à part entière selon les normes de Bâle III

Selon le PDG de U.S. Global Investors, Frank Holmes,  à partir du 1er juillet 2025, l’or sera formellement qualifié d’actif liquide de haute qualité (ALHQ) de niveau 1 selon les normes bancaires de Bâle III. Cela implique que les banques américaines ont la possibilité de prendre en compte l’or physique, à hauteur de 100% de sa valeur actuelle sur le marché, dans leur capital de base. Il ne sera plus considéré comme un actif de « niveau 3 » avec une dépréciation de 50%, contrairement aux anciennes réglementations.

Il s’agit d’une modification significative de la manière dont les autorités considèrent l’or, et c’est une reconnaissance tant attendue de ce que beaucoup d’investisseurs ont su depuis des décennies : l’or est comparable à l’argent. “C’est le genre d’argent que vous souhaitez avoir lorsque le monde est en crise” – le martèle Frank Holmes.

Obviously, I’m not the only one who believes this. Central banks have been leading the charge for 15 years. In the first quarter of this year, central banks added 244 metric tons of gold to their official reserves, according to the World Gold Council (WGC). That’s 24% above the five-year quarterly average.

Frank Holmes, CEO U.S. Global Investors

Les banques centrales, cette année ont ajouté 244 tonnes d’or à leurs réserves officielles, selon le World Gold Council, un taux 24% supérieur à la moyenne annuelle.

Ce n’est pas un cas isolé. C’est un élément d’une tendance à long terme qui a véritablement débuté après la crise financière de 2008 et qui s’est intensifiée suite à la reclassification de l’or par la Banque des Règlements Internationaux en 2019. D’après le WGC, près de 30% des banques centrales déclarent qu’elles envisagent de renforcer leurs réserves d’or au cours des douze mois à venir, un taux jamais atteint auparavant dans leur enquête.

Pour se prémunir contre la dépréciation de leur monnaie, les conflits géopolitiques et les dettes ingérables, les banques centrales font l’acquisition d’or. Si les autorités monétaires font des placements en or, quelle est la raison pour laquelle les investisseurs individuels n’en font pas ? – se demande F. Holmes.

Suite à l’application des droits de douane instaurés par le président Donald Trump, à la persistance de l’incertitude mondiale et à l’augmentation de la demande en or de la part des banques centrales, F. Holmes pense désormais que le prix de l’or pourrait grimper jusqu’à 6 000 dollars l’once sur le moyen et le long terme.

According to the firm’s commodities strategist, Kaneva, if global institutional investors redirect only 0.5% of the capital they currently have in foreign US assets to gold, the inflow would be sufficient for the yellow metal to hit $6,000 by 2029.

“Gold could benefit from this shift, despite its small 4.0% share in the global asset mix. Limited supply growth means even small reallocations to gold can significantly impact prices”

Natasha Kaneva, JPM

La prévision de Holmes est la deuxième prévision notable de la semaine, après celle de JPMorgan, selon laquelle le métal précieux pourrait atteindre 6 000 $ sur fond de désintérêt pour les actifs américains, à commencer par le dollar.

Pour une raison quelconque, à part Holmes, personne ne semble encore faire le lien entre ces deux tendances. Combien de temps l’ignorance régnera-t-elle ? Des milliers d’analystes seront de nouveau pris au dépourvu par une autre forte hausse des prix de l’or, le constate Peter Reagan de Birch Gold Group.

Du côté de l’argent métal

Goldman Sachs a révisé à la baisse ses prévisions pour l’argent, estimant que le prix de l’argent ne pourra pas dépasser l’or dans ce cycle de marché. Cependant, le ratio or/argent dépasse les 100, ce qui est anormal. Historiquement, le ratio a déterminé la valeur de l’argent par rapport à l’or, oscillant entre 12 et 15:1 avant l’abolition de l’étalon-or en 1972.

Depuis l’année dernière, le ratio or / argent n’a pas baissé en dessous de 72:1 et continue de croître. Goldman Sachs prévoit 3 800-4 500 $ d’ici 2025, ce qui pourrait faire dépasser 120. 

Goldman Sachs accuse les banques centrales d’acheter de l’or sans prendre en compte d’autres matières premières. La plupart des banques centrales n’ont pas d’or dans leurs réserves, ce qui exclut la demande des banques centrales comme facteur déterminant le prix de l’or.

Selon Peter Reagan, “il est depuis longtemps indispensable d’effectuer une augmentation significative des prix de l’argent, pour les harmoniser avec la hausse des prix de l’ensemble des autres actifs et matières premières. En fait, cela n’a absolument aucun lien avec les acquisitions d’or effectuées par les banques centrales ou l’absence de procurements institutionnels d’argent. Le métal finira par combler son retard, et selon ce qu’on nous dit, cela ne se produira pas dans les deux prochaines années”.

Silver is long overdue a very big upside price correction, to place it in line with all the other assets and commodities’ appreciation in price. This isn’t really dependent or related to central bank gold purchases, or a lack of institutional silver buying. The metal has to catch up eventually, so what they’re apparently telling us is that it won’t happen in the next two years.

Peter Reagan

Selon les experts, le ratio or/argent pourrait atteindre des niveaux records, entre 100 et 500 dollars, lors d’une correction imminente. Goldman Sachs prévoit une correction plus tardive, tandis Peter Reagan est convaincu d’une flambée des prix de l’argent dans les années à venir.

Sources 

  1. Gold Goes Full Reserve Asset as Basel III Elevates It to Tier 1 Status, Frank Holmes, 12 mai 2025
  2. Could Basel III Endgame Drive Gold to $6,000?, Peter Reagan, 13 mai 2025
  3. JPM analyst explains what could push gold prices up to $6,000, 14 mai 2025, Trading View
Oleg Turceac

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